La Société canadienne des chirurgiens du côlon et du rectum (SCCCR), l’Association canadienne des chirurgiens généraux (ACCG), l’Association canadienne hépatopancréatobiliaire (ACHPB), la Société canadienne de hernie (SCH) et la Société canadienne de chirurgie oncologique (SCCO) expriment leur profonde préoccupation concernant l’adoption du projet de loi spécial 2 par le gouvernement du Québec.
Bien que nos membres soutiennent fermement les initiatives qui favorisent la responsabilisation, la mesure du rendement et la recherche de soins de santé de haute qualité, nous estimons que ces objectifs ne doivent jamais être atteints au détriment des droits fondamentaux des médecins et des chirurgiens d’exercer leur profession dans le respect des normes fondées sur des preuves et de choisir leur lieu de travail sans crainte de représailles. La possibilité de le faire, avec le soutien des administrations hospitalières et des institutions gouvernementales, est essentielle au maintien d’un personnel médical fonctionnel et motivé.
Toutes les provinces canadiennes connaissent des pénuries périodiques dans certaines spécialités médicales. Cependant, le Québec est déjà confronté à d’importants défis pour recruter des chirurgiens généralistes et d’autres spécialistes en chirurgie en dehors des grands centres urbains. De plus, le nombre de départs à la retraite prévus au cours des cinq à dix prochaines années dépasse largement le nombre de postes de résidence disponibles, ce qui aggravera ces pénuries.
Aucune province ne peut supporter une perturbation majeure de son personnel chirurgical, et nous ne pouvons pas non plus nous permettre de décourager les étudiants en médecine et les stagiaires de poursuivre leur carrière au Québec en raison de politiques restrictives qui nuisent à l’autonomie professionnelle.
Améliorer l’accès aux soins chirurgicaux est une priorité centrale de nos organisations. Cela ne peut être réalisé qu’en augmentant les effectifs dans le domaine des soins chirurgicaux notamment les chirurgiens, les anesthésistes, les infirmières et les professionnels de la santé associés, plutôt qu’en adoptant des mesures qui attribuent des responsabilités ou créent des obstacles supplémentaires. Tenir les chirurgiens responsables des problèmes systémiques liés aux délais d’attente est contre-productif et détourne l’attention des véritables défis structurels auxquels notre système de santé est confronté.
La SCCC, l’ACCG, l’ACHPB, la SCH et la SCCO condamnent donc l’adoption du projet de loi spécial 2 et demandent au gouvernement du Québec de retirer immédiatement cette mesure législative. Nous exhortons le gouvernement à engager des discussions de bonne foi et des négociations collaboratives avec les professionnels de la santé. Ce n’est que par le respect mutuel, le dialogue ouvert et le rétablissement de la confiance que nous pourrons atteindre notre objectif commun : améliorer l’accès à des soins chirurgicaux de haute qualité pour tous les Canadiens.
Signé,
La Société canadienne des chirurgiens du côlon et du rectum
L’Association canadienne des chirurgiens généraux
L’Association canadienne hépatopancréatobiliaire
La Société canadienne des hernies
La Société canadienne de chirurgie oncologique
